Investissement responsable
Une démarche ESG globale et intégrée
Une approche ISR originale et globale
Depuis 2006, l’ERAFP met en œuvre une politique d’investissement socialement responsable (ISR) qui est au cœur de la stratégie du Régime, ce qui en fait un précurseur dans le domaine de l’ISR. La prise en compte du développement durable dans sa gestion financière a ainsi conduit l’ERAFP à adopter, dès sa création, une démarche d’investissement socialement responsable formalisée par une charte qui lui est propre.
À l’ERAFP, le conseil d’administration a fait le choix d’internaliser le dispositif ISR. Bien qu’il puisse avoir recours à des prestataires externes, comme les conseils ou les agences de notation, c’est le conseil de l’Établissement qui définit le dispositif répondant aux exigences et aux valeurs des administrateurs, sur la base des réunions tenues par Comité de suivi de la politique de placements.
La Charte ISR de l’ERAFP, s’applique à tous les investissements du Régime en tenant compte des particularités de chaque classe d’actifs.
Les cinq valeurs de la Charte ISR de l'ERAFP
Pour évaluer le degré de conformité des émetteurs et actifs aux différents principes essentiels d’un État de droit et leur contribution au respect et à la promotion des droits de l’Homme, l’ERAFP fait référence à trois principes majeurs :
→ la non-discrimination et promotion de l’égalité des chances
→ la liberté d’opinion et d’expression et autres droits fondamentaux
→ la gestion responsable de la chaîne d’approvisionnement
Particulièrement attentif à la question du travail et de l’emploi dans ses différentes dimensions, l’ERAFP privilégie dans ses choix les émetteurs qui :
→ assurent une gestion responsable des carrières et anticipent l'évolution de l’emploi
→ assurent un partage équitable et soutenable de la valeur ajoutée créée
→ s'attachent à l'amélioration des conditions de travail
→ proposent des produits ou services ayant un impact social positif
L’ERAFP évalue la façon dont les émetteurs respectent les droits reconnus aux salariés et aux agents, en privilégiant ceux qui ont une action positive au regard des principes suivants :
→ le respect du droit syndical et promotion du dialogue social
→ l'amélioration des conditions de santé-sécurité
Sachant que tout investissement peut avoir des conséquences sur le cadre de vie des citoyens d’aujourd’hui et de demain, l’ERAFP apporte son soutien aux actions de développement durable. Dans cette approche, il entend promouvoir notamment la préservation de l’environnement et l’aménagement durable des territoires. Les principes retenus sont notamment :
→ la formalisation et la mise en œuvre d’une stratégie en matière d’environnement
→ la maîtrise des impacts environnementaux
→ l’impact environnemental du produit ou service
→ la maîtrise des risques associés au changement climatique et la contribution à la transition énergétique
L’ERAFP entend déterminer ses choix, tout en tenant compte du caractère privé ou public des émetteurs, en évaluant leur conformité à cinq grands principes :
→ la bonne gouvernance
→ la protection et le respect des droits du client / consommateur
→ la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent
→ les pratiques responsables en matière de lobbying
→ la transparence et la responsabilité en matière fiscale
Les valeurs ISR portées par la Charte de l’ERAFP constituent autant de réponses aux défis auxquels nous devons collectivement faire face.
Le best in class
L’application du principe de best in class se traduit dans le dispositif par des règles quantitatives permettant de définir l’univers d’investissement éligible. Ces règles sont déclinées pour chaque classe d’actifs, dans le but d’inciter chacun à progresser. De façon générale cela signifie :
→ n’exclure aucun secteur d’activité, mais promouvoir les émetteurs les plus responsables au sein de chaque secteur et plus généralement au sein de groupes d’émetteurs comparables ;
→ valoriser les progrès réalisés ;
→ suivre et accompagner les émetteurs qui s’inscrivent dans une démarche de progrès continus.
Pour un investisseur de la taille de l’ERAFP, désireux d’adopter une démarche homogène sur l’ensemble des classes d’actifs dans lesquelles il investit, l’approche best in class semble la plus cohérente, puisqu’elle s’attache aux liens existants entre les différents enjeux et entre les différents émetteurs, au lieu de les considérer isolément.
→ elle concerne non seulement tous les investissements du Régime, mais elle s’applique aussi à toutes les phases de l’investissement (en amont lors de la sélection des actifs et en aval, avec un suivi des titres ou des actifs après l’investissement) ;
→ elle repose sur un large spectre de valeurs appliqué transversalement, plutôt que sur une multitude de poches monothématiques ;
→ elle s’attache aux liens existants entre les différents enjeux et entre les différents émetteurs, au lieu d’attaquer chaque problématique isolément.
À l’inverse, il pourrait sembler incohérent d’exclure certains secteurs économiques entiers alors qu’il y a dans le portefeuille des émetteurs d’autres secteurs ou d’autres classes d’actifs ayant des liens étroits avec les secteurs exclus.
L'engagement actionnarial
Jusqu’en 2012 l’approche ISR de l’ERAFP reposait principalement sur l’application de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) au niveau de la sélection des investissements en portefeuille. Le dispositif a été complété par l’adoption en décembre 2012 de lignes directrices en matière d’engagement actionnarial : elles visent à définir un cadre d’intervention pour l’ERAFP (et / ou ses mandataires) en tant qu’actionnaire actif.
En 2016, lors de la révision de sa charte ISR, l’ERAFP a voulu acter le renforcement de son statut d’investisseur engagé : « l’ERAFP s’attache en outre à accompagner sur le long terme les organismes dans lesquels il décide d’investir en exerçant ses responsabilités d’actionnaire ou de partie prenante, afin de promouvoir durablement en leur sein des pratiques conformes aux valeurs qu’il porte ».
En outre, soucieux de faire progresser son approche en matière d’investissement socialement responsable, l’ERAFP s’est doté plus récemment, pour une partie de ses investissements, d’une démarche en matière de recherche d’impact, dont l’objectif consiste à viser, au-delà du seul rendement financier, des finalités sociales et environnementales concrètes.
L’ERAFP entend être un investisseur actif, cela se traduit par l’adoption d’une démarche de « dialogue » ou d’« engagement » vis-à-vis des émetteurs dans lesquels il investit ou des autorités qui définissent le cadre de ses investissements.
Ces lignes directrices d’engagement actionnarial reposent sur :
► l’implication de l’ERAFP dans des initiatives d’engagement collaboratif, afin de bénéficier de l’expérience d’autres investisseurs et des effets positifs de la mutualisation des ressources et actifs sous gestion.
Cette implication recouvre les différents domaines couverts par la démarche ISR de l'établissement :
- La promotion des stratégies conformes avec les objectifs de l’Accord de Paris (IIGCC / Climate Action 100+, IDI / ShareAction, CDP, Net-Zero Asset Owner Alliance) ;
- La promotion d’un cadre de gouvernance clairement défini sur les risques et opportunités liés au changement climatique (IIGCC / Climate Action 100+, IDI / ShareAction, CDP, Net-Zero Asset Owner Alliance) ;
- La contribution positive aux ODD (Finance for Tomorrow) ;
- La lutte contre les pratiques d’optimisations fiscale agressive (PRI).
► une politique de vote aux assemblées générales qui est axée sur des principes généraux correspondant à l'approche ISR de l'ERAFP, à savoir :
→ la transparence sur l'activité et la situation financière et l'efficacité de l'audit ;
→ le respect des actionnaires de long terme, la primauté aux investissements et l'équité de la distribution ;
→ l'équité, la modération et la transparence des rémunérations ;
→ l'équité de traitement des actionnaires ;
→ la diversité.
Cette politique de vote est mise à jour annuellement afin de tirer les enseignements de chaque saison d’assemblées générales et ainsi de renforcer la pertinence de la politique de vote.
Si elle est mise en œuvre par les sociétés gérant en son nom des mandats de gestion d’actions, l’ERAFP s’assure de sa bonne interprétation et de la cohérence des positions exprimées en coordonnant le vote de ses mandataires pour un échantillon d’entreprises. En 2022, cet échantillon était composé de 39 grandes sociétés françaises et de 20 grandes sociétés internationales. Une synthèse des résultats des assemblées générales des entreprises suivies spécifiquement par l’ERAFP en 2022 est disponible ci-après dans les documents liés.
La lutte contre le changement climatique
Depuis sa création, l'ERAFP porte un intérêt particulier à la question climatique. En rejoignant, en 2020, l'Alliance des investisseurs pour la neutralité carbone (AOA), l'ERAFP a donné un tournant décisif à sa politique d'investissement en choisissant de se doter d'un objectif zéro émission nette de son portefeuille d'actifs à horizon 2050. L'ERAFP s'est ainsi doté, en 2021, d'une feuille de route climat fixant des objectifs intermédiaires pour la période 2019-2024.
Compte tenu des enjeux que recouvrent les énergies fossiles au regard de leur contribution majeure au réchauffement climatique, l'ERAFP a ainsi adopté, en 2023, une politique ciblant spécifiquement le charbon, les hydrocarbures non conventionnels et les hydrocarbures conventionnels.
Cette politique vise ainsi à renforcer la contribution de l'ERAFP au financement d'une économie compatible avec un scénario de limitation du réchauffement climatique à 1,5° C et à se désinvestir des entreprises du secteur n'inscrivant pas leur stratégie dans ce scénario.
L’accès au logement des agents publics
Publié en 2016, le rapport Dorison - Chambellan Le Levier partait du constat de difficultés concrètes rencontrées par les agents publics, arrivant en zones tendues, à trouver et à louer un logement à la fois abordable et adapté. Les rapporteurs soulignaient le rôle que pouvaient jouer les investisseurs institutionnels dans le financement de logements dits « intermédiaires » au bénéfice des agents publics.
Conçu pour faciliter l’accès au logement dans des zones tendues où les loyers sont importants au regard des revenus disponibles, le logement intermédiaire est un logement locatif dont les niveaux de loyer se situent entre le marché social et le marché libre (de 10 à 15 % inférieurs aux prix du marché). Il représente donc un moyen terme entre le logement privé et le logement social, pour les personnes dont les revenus sont supérieurs aux plafonds de ce dernier.
Sensibilisé très tôt à ce sujet, l’ERAFP avait participé en 2014 à la première et à la seconde levée de fonds du Fonds de logement intermédiaire.
Depuis, l’ERAFP a élargi sa stratégie au financement d’autres projets de logement intermédiaire ou abordable destinés eux aussi à être loués prioritairement à des agents publics.
Le règlement Disclosure
L’ERAFP met en œuvre les dispositions inscrites aux articles 3, 4 et 5 du règlement européen 2019/2088 du 27 novembre 2019 sur la publication d’informations en matière de durabilité dans le secteur des services financiers, qui requièrent respectivement des entités auxquelles elles s’appliquent la publication sur leur site internet :
- de leurs politiques relatives à l’intégration des risques en matière de durabilité dans les processus de prise de décision en matière d’investissement ;
- de leurs politiques relatives à la prise en compte des principales incidences négatives des décisions d’investissement sur les facteurs de durabilité ;
- de la façon dont elles intègrent les risques en matière de durabilité dans leurs politiques de rémunération.